30 mars 06

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23 mars 06

Knock, knock, knock, calling London.

My life is undergoing major upheaval at the moment : Britain, I’m coming !

I love France to bits and loathe the idea of leaving all my friends behind, but life in Paris has not been gentle with me these recent years—in particular the rather buttoned-up labour market and the dreadful housing situation. It’s not unlike a love affair: you may be deeply in love with half a dozen of your lover’s traits, but one or two things can destroy the relationship.

So now that I have to leave my flat (renovation work being done on the house) with little prospect of finding another even half-way decent place on short notice, I was already planning to go back to Germany.

But then an opportunity came up to stop over in London first: a bunch of people (read: a small start-up I’d been helping to get their site up) are paying my ticket and housing me for a short while starting from the second week of April, in exchange for more work and a bit of software training. And then the prospect of a short-term contract with a different London-based company came up, which, even though by no means a firm thing, raised my excitement about the trip substantially. To me it makes sense to make use of my stay and look for work in London—it’s time for me to move on with my life, and the UK (to be frank, Scotland more than London, but that’s but a small detail right now) has long been a place I wanted to spend some quality time at.

In the worst case, I guess I can always temp for a while. There certainly seems to be a demand for computer-literate, web-savvy people with fluent French and German (I’m throwing in decent writing skills and translation experience).

The scary part is that I’m doing this on a shoestring. So to end this with a call out to any and every reader in the UK, in particular the Greater London area, who could put me up for a few days while I’m flat- and job-hunting: I’d be eternally grateful for even a small corner of your couch! And if you just want to meet up, I’d love it, too, of course. Leave a comment or e-mail me—I’m sure to write back.

[Taught to the spell-checker: savvy.]

 

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17 mars 06

Exode.

La nouvelle est tombée hier : je vais enfin devoir quitter mon appartement pour la fin de ce mois. Mon proprio a pris RDV avec une entreprise qui effectuera des travaux, très nécessaires, et dont l’urgence a fait que je pouvais, ric-rac, me permettre de rester, financièrement parlant, jusque là.

Je serai donc à la rue, car vu la situation immobilière à Paris et mon manque de revenus et de garant en France, j’ai quasiment zéro espoir de trouver un autre endroit où faire mon nid.

D’un autre point de vue, rentrer en Allemagne serait raisonnable pour moi. Mon parcours éducatif est plus lisible pour les Allemands que pour les Français, mon temps ici compte comme une expérience précieuse. En outre, je n’ai jamais réussi à renter dans le moule des employeurs français—et mon âge et mon parcours hétéroclite comptaient plus (en ma défaveur) que mes capacités (en ma faveur, j’ose espérer).

Vu l’état de mon dénuement pécuniaire, le déménagement sera difficile. Heureusement que mon frère pourra venir avec une voiture pour rapatrier tout ce qui n’est pas de première urgence pour un nouveau départ, et le mettre dans la cave chez l’un de mes parents.

J’aurais besoin d’aide—en vrac :

  • Quelqu’un pourrait-il/elle m’héberger sur son canapé pour quelques jours en avril, pour que je puisse mieux m’organiser, sachant que je ne pourrais faire une toute petite contribution financière ?
  • Quelqu’un pourrait-il/elle héberger un chat très propre, gentil, câlin, en bonne santé, écaille de tortue, super-mignon, femelle opérée, jusqu’à ce que je sache où vivre ?
  • Je cherche deux/trois grosses valises pour pas cher.
  • J’aurais besoin d’entreposer quelques objets de première nécessité (dans lesdites valises) jusqu’à ce que je sache où aller.
  • Il y aura des objets à vendre pour pas cher—des étagères IKEA en metal, une de chez Habitat (60 cm de large, plaquée en bois), une petite télé, un simple lecteur VHS—je ferai une liste complète, mais si qqn veut faire une offre…

Il se pourrait que je passe quelque temps à Londres en avril, avant de quitter Paris définitivement. Une start-up pour laquelle j’ai travaillé gratos vient de m’inviter (une start-up, c’est deux personnes…) et me paiera le billet. J’emporterai des CV ; qui sait.

Dans le pire des cas, j’irais vivre chez mon frère en Allemagne, mais c’est dans la région où j’ai grandi, et je n’ai pas envie d’y aller me réinstaller.

P.S.: On peut répondre par e-mail.

 

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17 mars 06

Scission !

Mais non—c’était juste une occasion de revoir des gens bien une fois de plus entre deux Paris Carnets.

Puis, la Butte aux Cailles est un quartier charmant. Je vais pas taper sur la rive gauche : j’y habite depuis dix ans après tout.

Des points hauts, cette fois: Labosonic (correctement épelé), et Artefact (à qui j’ai enfin eu le courage de parler).

Petit mise en garde: le «ti punch» de La Taverne de la Butte a beau être ti, mais a surtout beaucoup de punch.

En guise de conclusion : il faut avoir bu du diabolo violette au moins une fois dans sa vie.

 

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17 mars 06

Ce que ça nous dit...

... demande Kozlika. Elle n’aurait pas pu choisir un morceau plus significatif pour moi que le Prélude de la première suite pour violoncelle de Bach.

Les six suites pour violoncelle, cela fait partie de mon enfance. C’est mon père qui m’appelle dans le salon, avec le célèbre enregistrement mono de Pablo Casals de la sixième suite, ou parfois la cinquième, sur le tourne-disque. Le discours paternel est ponctué par la question si cela me plaît. Et moi, ce n’est pas que je n’aime pas, mais c’est très ardu ; je me sens comme tombée dans une conférence sur les compléments circonstanciels en veux persan, et à dix ans, on a de légers problèmes de compréhension. Je fais donc semblante d’aimer, et avec le temps je m’habitue.

Et en dépit de mon manque de musicalité que mon père me jettait comme une tare à ses mauvais moments, à force de m’épanouir dans la chorale de mon école, le déclic s’est produit un jour : soudain je «pige» Bach ; et je le kiffe grave. Cela devient de la musique sacrée pour moi, plus sacrée que celle qui s’affiche comme telle.

Puis, le Prélude et le Menuet I de la Suite n° 1 BWV 1007, c’est le summum de ce que j’ai jamais joué moi-même au violoncelle. Instrument que je n’ai plus touché depuis près de huit ans. Mais qui a mon amour. Comment pouvait-il en être autrement, étant donné que c’est l’instrument le plus sexy de tous ? En fait, «jouer», ça ne veut pas dire «pour faire écouter» ! Noooooon—c’était imbuvable pour toute personne qui n’était pas moi (ou mon prof de violoncelle, à la limite, qui était payé pour) ! C’était juste que j’étais capable de commencer au début et arriver à la fin – c’est comme traverser Paris en voiture… pas de prétention ! Mais quel bonheur de jouer ça !

Ensuite, c’est Pierre Fournier chez Koz. Ben, Fournier est sans aucun doute un grand violoncelliste, mais avec Misha Maisky il appartient à une école qui n’a pas ma préférence. Trop convexe, le son ; trop égocentrique ; des ritardandos où j’en vois pas. Et pour Bach, pour tout Bach, même ses morceaux faciles (les inventions à deux voix, par exemple), le truc est que tout tient ensemble du début à la fin. Quand on joue la dernière note, il faut se rappeler comment on a joué la première—c’est un tout cohérent qui ne se découpe pas en passages à aligner. Et ça aussi, Fournier ne le respecte pas.

Donc qui ? Je garde en mémoire l’éblouissement que j’ai ressenti en écoutant Truls Mørk à la radio une fois. En général, je suis fan de Rostropovich—il est absolument top top top dans le Quatuor pour la fin du temps de Messiaen et pour tout le répertoire du romantisme allemand—mais force est de constater que si Fournier démarre comme un éléphant, Rostropovich, lui, attaque comme un bûcheron :

Non, vraiment, j’ai entendu mieux. Je préfère presque Fournier. Ceci dit, dans le Prélude de la quatrième suite, l’interprétation de Rostropovich n’est pas aussi mauvaise que ça (!!! sacrilège !!!) :

Je vous présenterais bien d’autres, mais Rostro est le seul que j’ai en format numérique. J’ai réduit la qualité (donc cela ne remplace nullement l’achat du CD...). [Dites-moi si ça marche pour dewplayer—c’est la première fois que je l’utilise.]

[Appris au vérificateur d’orthographe : ritardando (non, ce n’est pas s’attardant, même si le mot signifie cela plus ou moins, et il s’appelle vraiment Rostropovich en transcription latine, et pas Qu’apostrophai.)]

 

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16 mars 06

Presque trop conne pour être des vieux cons.

J’ai failli ne pas trouver l’endroit. Ayant marche de chez moi, à travers la Seine, jusqu’au 12ème arrondissement, j’ai tourné dans le quartier av. Daumesnil / Dugommier / rue Charonne pendant 30min. Je ne sais pas si les convives s’en sont aperçus, mais j’étais au bord de larmes—de frustration et d’humiliation de ne pas trouver une simple adresse.

Enfin, admettons que ce n’était pas facile. L’entrée est à l’arrière du bâtiment, le «bar tapas» s’affiche comme une pizzeria, et le nom est tout différent.

Et bon, rien à ajouter au compte-rendu de Koz si ce n’est que pour souligner qu’il faut absolument faire un plan. Et dessiner des flèches sur la rue. Faire des affichettes. Mettre des bouts de pain à suivre… Vous voyez ce que je veux dire.

 

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12 mars 06

Journée des femmes II : interlude.

Oui, j’ai un calendrier… et en fait un deuxième billet en préparation. Mais ce week-end, j’ai (eu ?) un sérieux coup de déprime & angoisse. Ce qui veut dire que j’ai beaucoup dormi et pas réussi à faire grand-chose.

En attendant le vrai billet numéro deux, qui portera par conséquent le numéro trois, je vous présente quelqu’un: la docteure Miriam McCreary, gynécologue à la retraite, qui travaille un jour par semaine dans la clinique du planning familial de Sioux Falls, au Dakota-du-Sud, seul établissement médical qui pratique des IVG dans cet État et en voie d’être criminalisé le 1er juillet, quand le nouveau loi interdisant l’avortement (y compris dans les cas d’inceste, viol et danger pour la santé de la femme) est censé entrer en vigueur :

Finding providers for remote areas is one of our biggest challenges. So I feel like I have something to contribute here because I’m retired from my full-time ob/gyn practice. Two days a week, I’m out of town going to Sioux Falls or Fargo. I’ve traveled about 28 or 30,000 miles per year, and this means taking a whole day out of my retired life, which I am enjoying most of the time, but there are other things a retiree likes to do. I have ten grandchildren. I like to spend time with them. We like to travel.
When I travel out of town, it takes the whole day. Weather gets bad, you end up in Green Bay, Wisconsin instead of the Twin Cities. And sometimes I’ve had to stay overnight at Fargo and catch the early flight back the next day. So it means a lot of sitting around in airports. But I don’t mind doing it because the reason I’m going is because I want these clinics to have a doctor to provide the services. It’s very important to me to be able to keep providing these services to places where they don’t have other doctors. Sometimes I say to myself, “What if I decided not to provide abortions anymore?” If I leave, there will be a gap. [...]
I think what worries me the most is that there might be a crazy person out there who wants to get rid of me because I’m an abortion doctor, but we’ve been very fortunate in Minnesota. We haven’t had as many incidents of crazy people, as I call them, like the Lambs of Christ. These people were very active about 14 years ago and they were picketing in front of our house, carrying signs that said, “Dr. McCreary is a murderer.” And I wrote a letter to Dr. Barnet Slepian, the doctor in Buffalo, New York, who was later murdered; and he sent me a nice copy of the local ordinance that they had passed in Buffalo prohibiting picketing in front of a private residence. So we were able to get an ordinance passed in the city of Mendota Heights prohibiting picketing in front of a private residence.
So after that picketing ordinance was passed, then they didn’t come around so much, but it was traumatic emotionally. They threw oil and nails in my driveway and threw red paint at our white front door and put pictures up and this was very disturbing emotionally because I live in a neighborhood with families and children and I didn’t want them to have to see these things. They put “killer” on the sidewalk in red paint. So these are the emotional things that are bothersome. But I think as an abortion doctor, you have to be willing to realize that these things are going to happen. And I worry sometimes that maybe they will go after me like they did after Dr. Slepian, but so far I’ve been lucky.

 

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10 mars 06

Record national ?

Libération du 9 mars :

A force de faire du vélo, la factrice de Marssac (Tarn) a fini par décrocher le maillot jaune de la précarité. Christiane, 58 ans en juin, a en effet accumulé 574 contrats à durée déterminée (CDD) en quinze ans. C’est en septembre 2024 seulement que, ne recevant plus de la Poste aucun appel, l’éternelle «rouleuse» remplaçante s’est décidée à saisir les prud’hommes. L’affaire, qui devait être jugée hier à Albi, a été reportée au 10 mai.

575 contrats en 15 ans, ça fait à peu près trois par mois. Non, ce n’est pas à ça qu’est censé servir un CDD…

 

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10 mars 06

Ni de jalousie, ni de rage (quoique...)

... mais selon Politest il paraît que je suis plutôt verte :

Vous vous situez à gauche.
Aucun parti ne correspond exactement à vos opinions.
Cependant, les partis dont vous êtes le plus proche (dans l’ordre) :
1. les Verts (tendance ‘radicale’)
Et, dans une moindre mesure :
2. le Parti Radical de Gauche (PRG) mais, en règle générale, vous accordez plus d’importance au contexte dans lequel les gens évoluent (ou moins d’importance à leur responsabilité personnelle).
Le(s) parti(s) qui vien(nen)t ensuite :
3. le Parti Socialiste mais vous êtes plus ouvert sur les questions liées à l’évolution des moeurs.

Cela ne me surprend guère, même si le cheminement politique personnel cache parfois des surprises. Pendant mes périodes de militantisme, j’ai en effet trouvé mes interlocutrices de chez les Verts les mieux renseignées sur les enjeux, les plus abouties dans leur réflexion et les plus, si je puis me permettre le terme, professionnelles. (Oui, et c’étaient que des femmes.) Alors que les communistes étaient les plus combatifs et les socialistes les plus préoccupés par leur image. (La droite ? Très polis en personne, mais vaches une fois l’entretien fini, à une exception près.)

Tant que les Verts pondent des textes comme celui-ci c’est un parti prometteur pour moi. Maintenant leurs querelles de chapelle courant, faut vraiment que cela s’atténue un peu.

Les faiblesses de Politest ? Surtout que leurs propositions sonnent terriblement passéistes pour moi. Sauf à vouloir instaurer un état soviétique, qui peut sérieusement affirmer qu’il faut, en général, « augmenter le nombre des fonctionnaires » dans un pays comme la France ? Ou que plus ou moins tout comportement nuisible serait la faute du milieu ? La théorie politique n’est plus à ce stade là, je crois.

 

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9 mars 06

H5N1.

Via The Times du 9 mars :

DISNEYLAND PARIS was accused yesterday of hiding a dead swan as panic over bird flu spread across Europe.
The allegations, angrily denied by the resort, were made by trade unions who said managers had hushed up the discovery to avoid scaring off visitors. The row came amid what experts are describing as an avian flu psychosis after the arrival of the H5N1 virus.

Rien sur Google News (fr) sur des cygnes morts du côté de chez Eurodisney.

 

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