Parispathétique.
Mercredi, le premier du mois, dans les deux sens—jour du Paris Carnet. Nouveau pub, Bombardier, Place du Panthéon, très bien, croyais-je.
Acte 1. Un coup de fil familial me retient à la maison un peu plus longtemps que prévu. Il est déjà 19 heures 45 quand je décolle. Je suis pressée car j’avais incité Claude Covo-Farchi à venir pour la première fois : je la savais un peu hésitante vu la moyenne d’âge des blogueurs en général. Je dévale donc les cinq étages de mon immeuble. Manque de pot, quelque part vers le deuxième je glisse sur le bois ciré de l’escalier et me retrouve sur mes fesses au ras du palier, mes affaires éparpillées et ma cheville gauche protestant à cors et à cris. Bon, de chevilles foulées, il y en a deux types : celles dont la courbe de douleur décroît très vite, celles où elle va dans l’autre sens. Heureusement que je suis dans le premier cas. Mais pas question de continuer chaussée aussi légèrement. Je me traîne donc jusqu’à l’appart’, constate une enflure et deux éraflures, et chausse une paire de bottines nettement plus raisonnables.
Acte 2. Nouveau départ. Bus 27, qui est lent à arriver et à se déplacer. Mais il finit par me recracher à Luxembourg, et quelques minutes plus tard je me tiens devant le Panthéon, marchant dans la direction où je suis sûre de trouver le pub. Sauf que, point de pub. Je n’ai pas noté l’adresse. Je demande à des passants. Bombardier, connaissent pas. Seule solution, faire le tour de la bâtisse—qui est bien trop grande pour les quelques grands hommes qu’elle accueille.
Acte 3. Enfin, de l’autre côté, le voilà le Bombardier ! Le pub à l’air pas trop mal, mais encore une fois trop petit. Foule épaisse, bonjours. Mais point de Claude. [kosav] me le signale : elle est déjà partie. Zut, zut, zut. Troublant—Labosonic fait allusion au caractère contagieux de l’hétérosexualité ; je n’y crois pas. Entrelacée avec Grey Mondain je parviens à me procurer une pinte de Guinness. Lui, c’est un Cosmo, que j’ai le droit de déguster. Tiens, un cocktail intéressant ; mais lui, il fait une moue critique. À peine assise dans un coin bien au chaud, enfin conversant agréablement avec [kosav], je suis (en fait, nous sommes tous) interrompue-s par la sono qui parle foot. À volume tellement fort qu’on n’entend même plus sa propre voix, et encore moins celle des autres. Pire, les écrans plats laissent deviner qu’un match Angleterre-Uruguay est sur le point de commencer. Je râle, on râle, tout le monde à l’air d’en avoir assez.
Acte 4. La Guinness abandonnée, l’appel battu, on marche vers la Place de la Contrescarpe. Sous l’égide des deux fûûmants roses—en pleine grippe aviaire ! C’est dire. Arrivée devant le café Delmas. Un peu trop chic, mais spacieux et presque vide… il fera l’affaire. Sauf que le garçon-en-chef nous refuse l’entrée dans la salle et nous cantonne sur la terrasse, sous verre et chauffée, mais quand même plutôt inconfortable. Il paraît qu’ils attendent du monde, ce qui se comprendrait si seulement ce monde était arrivée à un moment de la soirée. Donc la salle décorée de livres, équipée de fauteuils et sentant agréablement le bois reste réservée à la clientèle littéraire et feutrée. Les blogueurs, c’est dehors.
Acte 5. Les serveurs sont lents, odieux et incompétents, et mais rien peut arrêter la bonne humeur de gens qui sont avec des amis. Michel a un chagrin d’amour et le noie dans le Ruby on Rails. Kozlika, comme à son habitude, se déplace de manière tellement furtive que je crois qu’elle a dû apprendre des tours de main dans Harry Potter. La jeunesse bloguante se tient chaude mutuellement. Un plat de pâtes à la sauce tomate arrive je ne sais pas d’où, et mon voisin de table, HMLblogueur de son état, et moi, on se les partage. Ma soirée est sauvée par a) Padawan, Grey Mondain et [kosav] parlant drague assistée par ordinateur (et que personne ne dise que les gays seraient jeunistes ! je cite : « en-dessous de 28 piges, même pas la peine », ce qui me fait partir dans un fou rire) ; b) le serveur renversant un chocolat chaud sur un manteau et essayant de faire porter la responsabilité aux clients—manque de pot, c’est la table qui rassemble la section blogosphérique du barreau de Paris ; vous imaginez l’issue du match. Et j’arrive à échanger quelques mots avec Melie. Mais il n’est même pas minuit quand je repars rejoindre mon bus 27, qui passe en bas de la rue Mouffetard.
Conclusions : Un peu de raison ne fait pas mal à la démocratie, même anarchique. La vérification préalable des programmes des diverses ligues de foot est indispensable. Et à la Passerelle, au moins l’ambiance est accueillante et les salles assez vastes pour qu’on ait de la place (ric-rac, j’en conviens) ; même si leur offre de bières ne satisfait pas les palais les plus exigeants. Et j’ai hâte d’essayer le resto arabe dont parlait Kozlika qui nous réserverait la salle entière.
[Appris au vérificateur d’orthographe : ric-rac. Et jeunistes, auquel il préférait eugénistes ou communistes.]
Encore un compte-rendu qui me fait regretter ce rendez-vous manqué. Sinon, pour le jeunisme, je confirme : en dessous de 28 ans, c’est esthétique et ça peut servir de modèle pour la photo ; mais pour tout autre usage, c’est même pas la peine.
@Pascal : il y a quand meme parfois de jeunes talents.
Que d’aventures !!! Puce, on parle de ton blog et de celui de Kozlika, p.65 du n°2 de Netizen qui vient de sortir, à propos de Garfieldd ! Bises, à bientôt!!!
@Pascal : c’est pas moi qui te contredirait (sur les deux points). La femme de mon cœur a treize ans et demi de plus que moi.
@Nath : chic, je suis célèbre ! Merci ! Va alors falloir que j’achète ce fameux mensuel..
Dommage qu’il ait fait si froid, et qu’à l’intérieur le Bombardier ait été aussi bruyant et enfumé! Sinon, j’aurais attendu plus longtemps. En tout cas, compte-rendu intéressant d’une soirée à péripéties
Wow ! Claude y était… Si elle pouvait accepter de venir le mois prochain, je pourrai la rencontrer :-) On échange pas mal sur Flickr :-) Et pourquoi ma dernière phrase est rayée ????
@Akynou : Ce qui était enfermé par les nez des deux smileys était rayé. Je l’ai réparé.
@Claude : Tu vois que tu es célèbre et que tout le monde veut te voir.
Ah c’est toi qui a récupéré mon plat de pates :)
(je sais enfin chez qui il a fini)