Je suis une femme noire... :: Accueil :: Paris Carnet, 29ème édition.

7 décembre 05

Divisible par 12 (ou 6 ou 3), soluble dans rien.

La numérologie n’est pas mon point fort. J’en sais, pour ainsi dire, rien. Mais c’est peut-être comme pour Nils Bohr et le fer de cheval accroché à sa porte : interrogé par un journaliste, il aurait dit que, bien sûr, en homme de science il n’y croyait pas, mais il l’aurait de bonne source que cela porterait bonheur même si l’on n’y croyait pas.

Cela était donc mon anniversaire. Rien à signaler autrement. Je ne sais pas pourquoi les chiffres du calendrier divisibles par douze, six, trois (même plusieurs fois) ne cessent de me venir à l’esprit. C’est probablement à cause des années de vie.

Douze ans, cela ne fut pas une mauvaise année. Je commença de sortir du trou relativement inquiétant—pas trop quand même—de l’année précédente : notes médiocres, lassitude générale. Là, je repris le dessus, me mis à l’équitation avec une copine… déjà, j’avais une copine de classe. Je n’étais pas une enfant très entourée de copines, car les manières des autres filles me laissaient pantois. Drôle de paragraphe pour dire qu’à douze ans, la vie était belle, mais c’était pourtant le cas. (Quoique, c’était encore mieux à treize et quatorze.)

Interlude divisible par six : oui, dix-huit, c’était un bel âge aussi. La force de la vie. Le bac bientôt. Toutes les portes me semblèrent ouvertes, du moins, c’est-ce que tout le monde me disait.

Vingt-quatre, âge précieux. Intellectuellement, l’apogée de mon arrogance, car tout avait l’air de me réussir. Pourtant, les leçons de la deuxième moitié de la vingtaine me sont très chères. N’empêche que j’étais forte à vingt-quatre. Contente, avec une vie réglée, partagée entre la fac, les ami/es, les ami/es de la fac et les facs des ami/es, la chorale, les cafés de Heidelberg, les berges du Neckar, le vélo, l’opéra de Francfort. Déjà sur internet, à la pointe de la technologie. Une année et quelque après, j’étais sur le chemin de Paris.

Je n’ai pas envie de redevenir la personne que j’étais à vingt-quatre ans, mais j’aimerais encore, quelques fois, pouvoir goûter cette liberté, cette absence de culpabilité et de honte.

Et de larmes. À y réfléchir, à vingt-quatre ans je ne pleurais presque jamais.

Cette nouvelle année, que va-t-elle apporter ? Peut-être un nouveau tournant, enfin ; mais dans quel sens, je ne saurais le dire.

 

  1. laurent :: 7 décembre, 02:18 :: # ::

    Happy birthday. (J’ai rien trouvé de + original à dire.)
  2. D. T. :: 7 décembre, 04:18 :: # ::

    Merci ! Peu importe l’originalité, ça fait plaisir.
  3. Kareen :: 7 décembre, 20:23 :: # ::

    Joyeux Anniversaire, sweetie. Garde la note d’espoir de la fin de ton billet. Prends le tournant dans le bon sens. Et n’oublie pas que tu as des amis !
    Bises
    Kareen

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